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Sophie Ratajszczak

Dominique Durand à Beaupré

Les 14 et 15 mars, Dominique Durand, fils du résistant Pierre Durand, a animé une conférence au lycée sur le thème de l’univers concentrationnaire nazi, et a tout particulièrement parlé du camp de Buchenwald, dans lequel son père a été déporté. Des élèves de terminale HGGSP ont assisté à cette conférence, mais pas que : les élèves intéressés de tout niveau pouvaient venir librement s’ils le souhaitaient.

 

L’histoire de Buchenwald racontée à travers un homme : Pierre Durand

Pierre Durand, né en 1923, visait l’École nationale supérieure. Rêve brisé par la guerre : il est déporté en 1944, pour s’être engagé dans la résistance dès 1941. Après avoir transité par le camp de Drancy, puis le château de Compiègne, un camp d’internement servant de point de départ vers l’est, il est déporté à Buchenwald.

Carte présentant les différents camps nazis (source : Wikipedia)


Ce camp est souvent particulièrement cité parmi tant d’autres car s’y est déroulée une résistance groupée : quelques jours avant la libération du camp par les Américains, les détenus ayant réussi à voler près de 100 fusils ont fait face à près de 6 500 hommes. Le camp est finalement libéré le 11 avril 1945 à 15h15 – l’horloge s’est arrêtée à cet horaire précis. Mais certains prisonniers étaient déjà partis pour les Marches de la Mort, cette fuite des nazis avec les déportés à pied ou en train, face aux avancées américaines. À Buchenwald, environ 20 000 personnes sont forcées de se diriger vers le sud de l’Allemagne. Certains convois de déportés ont malheureusement été touchés par erreur par des bombardements américains.


Mais, en plus de Pierre Durand, d’autres déportés ont voulu témoigner : par exemple Thomas Geve, déporté à l’âge de 13 ans seulement. Près de 800 enfants ont été déportés comme lui à Buchenwald, le plus jeune ayant 4 ans. De par ses dessins réalisés après-guerre, mais également un de ses livres, Survivant d’Auschwitz : J’ai eu 13 ans en camp de concentration, il a dépeint l’atrocité des crimes nazis dans les camps.

Dessin de Thomas Geve représentant l’arrivée des déportés dans le camp (Source : Association Française Buchenwald Dora et kommandos)


Dessin de Thomas Geve représentant l’appel général des détenus (Source : Linternaute)


Dessin de Thomas Geve représentant l’entrée du camp de Birkenau (Source : Association Française Buchenwald Dora et kommandos)


Les enfants de Buchenwald, d’abord regroupés dans le Block 8, furent ensuite déplacés dans le Block 66 ou Kinderblock, où, grâce aux demandes des déportés, des professeurs les rejoignirent pour continuer leur éducation. On peut dire que c’est un acte de résistance de la part de ces détenus ; ils permettent aux enfants de garder espoir en leur avenir.


Un camp consacré au travail

Buchenwald n’était pas un camp d’extermination. Les détenus allaient travailler dans les villes alentours parfois à plus de 10 km. Le camp se situe sur la colline d’Ettersberg près de Weimar en Allemagne. Plus de 40 000 personnes y étaient détenues, alors qu’originellement le camp était prévu pour seulement 4 000 prisonniers.

Dès l’arrivée dans le camp, les déportés étaient humiliés par la mise à nu, leurs vêtements étaient alors entassés dans l’Effektencamer, une pièce prévue à cet effet. Ils étaient ensuite rasés et prenaient un bain de désinfectant. Pendant toute la guerre, environ 250 000 personnes sont passées par le camp de Buchenwald.

Ce camp était composé de 66 blocks dont 51 pour les détenus, dans chaque block étaient entassées 400 personnes, il n’y avait pas de fenêtres mais de grosses aérations qui rendaient les hivers encore plus durs. Il était divisé en 2 parties, le petit camp qui servait de quarantaine pour les nouveaux détenus, où il n’y avait pas de toilettes, et le grand camp.

Chaque jour, les prisonniers devaient se lever à 5h, buvaient une soupe, participaient à l’appel, allaient travailler, puis revenaient souvent tard le soir pour l’appel général. La menace était constante : chacun savait que la rébellion menait irrémédiablement à la mort. Un déporté voulant se rebeller a même été tué par ses propres camarades, ce qui montre toute l’ampleur du climat de peur ambiant.


Conclusion

Dominique Durand, en nous faisant l’honneur de venir faire cette conférence au lycée, nous a permis de nous rendre compte de l’atrocité nazie, et l’importance pour tous d’entretenir la mémoire de ces crimes.


         Pour plus d’informations, je vous conseille les sites :

·       https://fndirp.org/

Un livre regroupe également les dessins de Thomas Geve : Il n’y a pas d’enfants ici.

En 1987, Pierre Durand a témoigné au procès de Klaus Barbie, un nazi tortionnaire,  « pour tenir le Serment fait là-bas par les rescapés de ne jamais cesser le combat pour que soient anéantis le fascisme et le nazisme, et de consacrer notre vie à lutter pour un monde de bonheur et de paix ».

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