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Féminicides au Mexique : Quand la justice échoue à briser le patriarcat

  • Hajar Drici, Cristale Gobert & Florine Ségard
  • 1 avr.
  • 3 min de lecture

Au Mexique, chaque jour, environ dix femmes sont tuées simplement parce qu’elles sont des femmes. Cet acte cruel se nomme « un féminicide ». La justice n’arrive pas à faire bouger les choses, dans cette société patriarcale  et laisse la population seule avec sa  douleur et démunie face à une justice incompétente.

 

Une hausse alarmante des féminicides

En 2022, le taux national de féminicides était estimé à 1,43 cas pour 100 000 femmes. Ce chiffre révèle une tendance très inquiétante avec une augmentation des cas passés de 427 victimes en 2015 à 1004 en 2021, soit une hausse de 45%.

Face à l’incompréhension, au mépris total face à la détresse des victimes et de leurs proches, les femmes  refusent de se taire et dénoncent sans relâche ces injustices pour faire avancer leur combat pour plus de justice.

Gloria Piña, une journaliste mexicaine déterminée, dénonce publiquement la justice défaillante et réalise des reportages et interviews afin de faire bouger les choses dans une société où le silence ne peut plus être une option.

Gloria Piña (photo publiée sur son compte X)
Gloria Piña (photo publiée sur son compte X)

Un soulèvement populaire contre les violences

Des mouvements populaires anti-féminicides puissants ont émergé de partout, surtout dans les capitales des 32 Etats du pays.

Manifestation féministe au Mexique, 2019 (source)
Manifestation féministe au Mexique, 2019 (source)

Par exemple, les étudiants d’une université s’assoient sur leurs pelouses pour personnaliser des centaines de silhouettes de femmes en bois peint en mauve, sur lesquelles sont inscrits les noms des femmes avec leurs dates de mort et parfois des photos. Parfois des phrases sont inscrites « Ni oubli Ni pardon », « Nous voulons la justice ».

Université de Mexico, 2023 (MAHE ELIPE POUR « LE MONDE »)
Université de Mexico, 2023 (MAHE ELIPE POUR « LE MONDE »)

L’impunité des crimes et l’inaction de l’Etat

Malgré cette augmentation des féminicides, les autorités restent passives : selon plusieurs rapports d’ONG,  près de 94% des crimes commis au Mexique restent impunis. Les enquêtes sont souvent bâclées et les coupables sont rarement poursuivis. Les familles sont donc laissées sans réponse. Plusieurs causes peuvent expliquer cette démission de la justice : la corruption généralisée, l’influence des cartels, ou encore la peur des représailles.

De nombreux témoignages sont accablants : des policiers refusent de prendre les plaintes, certains juges minimisent les faits et beaucoup de preuves disparaissent. Les femmes n’osent pas porter plainte car elles savent qu’elles ne seront pas protégées et prise au sérieux. D’ailleurs,  la société rejette souvent la faute sur les femmes. D’autre pays d’Amérique latine sont dans le même cas : au chili, Lastesis, groupe artistique féministe, performe souvent des chorégraphies. « Un violador en tu Camino » qui veut dire « Un violeur sur ton chemin » est devenu mondiale et est repris non seulement à travers toute l’Amérique latine mais aussi dans le monde entier.

Les féminicides continuent de secouer le Mexique et les familles des victimes se battent contre un système qui peine à leur rendre justice. Malgré une mobilisation grandissante, les actions entreprises restent insuffisantes pour arrêter cette crise, laissant la population dans une lutte constante pour la vérité et la justice.

Cependant, le Mexique semble se moderniser. En effet,  le pays vient d’élire sa première femme présidente : Claudia Sheinbaum, et son élection pourrait bien faire changer l’histoire du Mexique. Va-t-elle se ranger du côté de la justice et faire enfin bouger les choses afin que le silence soit brisé et que des mesures concrètes soit prises ou alors reproduire le même schéma encore et encore ?

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