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Ferdinand Del Re

« La gravure, c’est à chaque fois une surprise »


En option Arts plastiques, nous avons rencontré Jean-Jaques Maho, un artiste graveur professionnel, qui nous a permis d’expérimenter différentes techniques de gravure.

 

La gravure désigne l'ensemble des techniques artistiques, artisanales ou industrielles qui utilisent l’incision ou le creusement pour produire une image, un texte ou toute autre inscription dans la matière. Mais ici, on va surtout parler des techniques artistiques. Dès le Moyen Âge, la gravure est largement utilisée comme technique d'impression et de reproduction des images. Après avoir gravé le dessin sur un support dur et plat, l'artiste procède à l'encrage de la gravure et la transpose sur un nouveau support, en général une feuille de papier. Il existe trois (quatre avec la gravure à plat) grands procédés de gravure de reproduction, qui recouvrent des techniques diverses : - La Gravure en taille d'épargne : On parle de taille d'épargne, ou de gravure en relief lorsque « la planche est creusée partout où l'impression ne doit pas avoir d'effet ; le dessin seul est conservé au niveau initial de la surface de la planche, il est "épargné" ». L'impression d'une gravure en taille d'épargne peut se faire à la main, ou sur une presse typographique. Exemple : la gravure sur bois. La gravure sur bois ou xylogravure, est un procédé de gravure en taille d'épargne sur un support en bois. Il s'agit peut-être de la plus ancienne technique permettant l'impression de motifs sur un support.

Un exemple de gravure sur bois


- La gravure en taille-douce : c’est une gravure en creux qui se pratique le plus souvent sur du cuivre. Contrairement à la taille d'épargne, l'encre va se déposer dans les creux gravés par l'artiste. L'impression de la plaque se fait sur une presse à taille-douce.


La gravure en taille-douce

- La gravure sur verre et cristal : elle s'exécute suivant différentes manières. Cette technique verrière de l'atelier à froid permet de créer un décor sur la surface du verre. Exemple : gravure à la pointe de diamant, simple et efficace, à l'aide d'un stylet métallique.

Gravure sur cristal

- Et la gravure à plat (ou impression à plat, ou planographie) : c'est le cas de la lithographie, du monotype ou de la sérigraphie qui ne nécessitent pas de reliefs, et ne sont donc pas des « gravures » au sens strict du terme mais assimilés comme tels. Exemple : le monotype, qui consiste à appliquer un mélange de peinture et d'encre comme de l'encre typographique, de la peinture à l'huile ou de la gouache, sur un support non poreux comme du verre, du métal ou du plexiglas. C'est ce type de gravure que nous avons fait avec Jean-Jaques Maho. Le monotype ne peut avoir qu'un unique tirage. Il arrive cependant que l'artiste tire une seconde épreuve, plus faible, avec le résidu d'encre demeurant sur le support.

Une gravure à plat


La gravure selon Jean-Jaques Maho

Jean-Jaques Maho est un peintre-graveur depuis 30 ans. Après avoir étudié la gravure au Musée des arts décoratifs de Paris, il a poursuivi sa formation au CEGRA de Caracas (Centre d’enseignement graphique spécialisé dans la formation technique et artistique de l’estampe) au Venezuela. De retour en France, il fait simultanément de la peinture, de la gravure ainsi que du graphisme. Il expose régulièrement dans des salons, biennales et galeries en France et en Europe. Je lui ai posé quelques questions à la suite de notre rencontre en option Arts plastiques.


En quoi consiste la gravure pour vous ?

La gravure est une technique artistique qui consiste à reproduire plusieurs exemplaires d'une même œuvre, excepté le monotype, qui comme son nom l'indique, est une œuvre unique. En ce qui me concerne, la gravure c'est avant tout des odeurs et des matières, odeurs de vernis et d'encre, la matière du métal et du papier, c'est aussi une relation avec des outils simples tel que la pointe sèche, le burin, la presse... et un savoir-faire qui demande du temps.

La gravure, c'est à chaque fois une surprise, entre le travail de la plaque et ce que révèle l'impression, il y a la part du hasard et c'est là ce qui fait le sel de cette pratique.

Jean-Jacques Maho, Paysage 1, 20x20cm, 2020


Depuis combien de temps faites-vous cela ?

J'ai commencé la gravure en 1980 à l'Union des Arts décoratifs de Paris, donc plus de 40 ans.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire ça ?

La rencontre avec les œuvres de Gustave Doré et ses illustrations de L’Enfer de Dante, reproduites en gravure par des artisans graveurs.

Ce livre était chez mes grands-parents et enfant je le regardais avec fascination, le compulsant sans m'en lasser. Ce livre dont j'ai hérité, a de toute évidence été à l’origine de mon choix d’artiste peintre-graveur.

Dessin de Gustave Doré, gravure sur bois d’Antoine Piaud. Planche hors texte imprimée dans L’Enfer de Dante Alighieri, 1861


Que pensez-vous que la gravure apporte dans le paysage artistique actuel ?

Grande question ! La gravure a longtemps été considérée comme un art mineur, à savoir qu'elle servait principalement comme processus de reproduction. Heureusement, de grands artistes s'en sont emparé (Rembrandt, Durer, Goya, Picasso, Otto Dix, Soulages, etc.), permettant à cette technique de sortir du champ des arts appliqués pour l'élever au rang de l'art, donnant lieu à un marché spécifique de l'estampe.

Malgré cela, la gravure est de mon point de vue trop peu représentée dans les salons et les galeries. Néanmoins son apport est indéniable dans les processus de création, à l'instar de Miró qui disait de l'estampe, qu'elle était un « moyen de libération, d’élargissement, de découverte » qui lui permettait « d’accéder à toutes les fantaisies et toutes les transgressions », je pense que la gravure en raison de ses spécificités techniques et de sa dimension graphique, enrichit et continue d'enrichir le champ pictural.

Jean-Jacques Maho, Paysage 2, 20x20cm, 2020


Quelle est l'œuvre réalisée que vous avez préférée ?

Je pourrais répondre que mon œuvre préférée c'est celle qui n'existe pas encore mais ça ne serait pas complètement juste, il y a des œuvres qui sont charnières, ce sont celles qui donnent une autre direction, qui permettent d'avancer sur des chemins que je n'avais pas imaginés, en ce sens mon œuvre préférée n'est pas unique mais multiple. Pour finir, voici quelques images de notre travail en option Arts plastiques :



Image d’introduction : Jean-Jacques Maho, Paysage Horizon, 40x25 cm, 2018.

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