Manon Lescaut à Beaupré
La Belle Histoire a encore frappé ! La compagnie théâtrale est revenue cette année à Beaupré, pour nous présenter une adaptation de Manon Lescaut, dans le cadre de ses créations « Un roman à la carte ». Nos professeurs de français ont souhaité approfondir cette œuvre majeure du XVIIIème, qui est cette année au programme du bac. Petit retour sur la pièce…
De quoi parle le roman…
Manon Lescaut est un roman de l’Abbé Prévost. Publié une seconde fois en 1753, après avoir été condamné et jeté au feu en 1733 – sa parution initiale étant en 1731 – car jugé contraire aux bonnes mœurs, ce livre est pourtant devenu avec le temps un grand classique…
On y découvre l’histoire d’amour tragique entre le chevalier Des Grieux, un jeune homme de bonne famille, et Manon Lescaut, une roturière fortement penchée sur le plaisir. C’est le coup de foudre immédiat, malgré les obstacles à leur relation comme la différence de rang social : mais Manon n’est pas sincère au début. Elle cherche seulement à profiter de l’argent de Des Grieux pour vivre dans le luxe, et l’abandonne dès que les difficultés financières arrivent, pour des hommes plus riches à qui elle montre des sentiments faussement amicaux ou amoureux. Après que les deux personnages aient été deux fois emprisonnés pour leur libertinage, Manon est forcée de s’exiler en Louisiane, aux États-Unis : Des Grieux, incapable de vivre sans elle, décide de la suivre… Suite à de nombreuses péripéties, ils sont contraints à s’enfuir dans le désert, où Manon perd la vie. Des Grieux retourne ensuite en France avec son ami Tiberge, venu en Amérique pour le chercher sans tenir compte de ses trahisons et de sa mauvaise conduite.
L’adaptation…
Manon Lescaut joué sous la forme de théâtre d’intervention (les comédiens font participer le public) est forcément plus comique. Le roman est aussi mis en abyme : un parallèle est fait entre un couple de notre époque et le couple Des Grieux – Manon, ce qui montre le côté universel et intemporel de cette fiction. De plus, les comédiens n’ont pas de texte écrit : ils préparent juste un fil rouge en amont et sont en improvisation devant les élèves de première et leurs professeurs. Quatre personnes se partagent les rôles : deux jouent constamment Manon Lescaut et Des Grieux, mais aussi dans le présent le couple essayant une thérapie, tandis que les deux autres se partagent le reste des rôles ; le frère de Manon, le domestique, le capitaine du bateau, le psychologue… La scène et les éléments de décor sont minimalistes, ce qui laisse travailler notre imagination : des caisses de bois noires et des coussins. À chaque fois que la temporalité change, les comédiens passent derrière les rideaux noirs, qui leur servent également à changer de costume.
L’histoire quelque peu différente a néanmoins captivé le public, avec des chansons modernes et des références à des films cultes comme Titanic. Cette modernisation est la bienvenue dans une œuvre souvent mal-aimée des élèves… et pourtant très intéressante, car elle reflète les mœurs de la société du XVIIIème qu’il est passionnant de comparer avec celles que nous avons actuellement !
Conclusion
En plus de rendre la pièce interactive, La Belle Histoire a aussi réussi à captiver les élèves en modernisant ce classique de la littérature française. Je voudrais remercier les comédiens pour leur interprétation parfaite, féliciter ceux qui ont dû assurer de nombreux rôles et la comédienne ayant pour rôle Manon qui a un véritable talent pour la mort factice.
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