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Eloïse Beauchamp

Un artiste contemporain au lycée !

Oui oui, tu as bien lu ! Un artiste plasticien est venu rendre visite aux terminales spé art le 8 décembre au lycée. C’est Mohamed Bourouissa ! C’était un super moment alors je t’emmène dans les backstages de cette rencontre, le pourquoi du comment nous avons eu cette opportunité exceptionnelle.

 

Tout a commencé le 28 novembre : les élèves de la classe de terminale spécialité art ont pu se rendre au musée du LaM à Villeneuve d’Ascq pour visiter l’exposition de l’artiste Mohamed Bourouissa ainsi que celle d’Anselm Kiefer. Deux expositions plutôt différentes à première vue. 

Parlons d’abord, très rapidement, de l’exposition d’Anselm Kiefer.

Anselm Kiefer est un des plus grands artistes plasticiens allemands. Il est né en Allemagne en mars 1945, deux mois avant la capitulation nazie et mélange le souvenir de la seconde guerre mondiale à son travail de manière libératrice. C’est un artiste très connu grâce à ses pièces monumentales et son travail sur la mémoire. Les 130 œuvres exposées au LaM témoignent de sa pratique de la photographie inspirée de sa réflexion sur l’origine du mal et la nature du nazisme.

Quelques œuvres d'Anselm Kiefer


Cette exposition est ouverte jusqu’au 3 mars 3024.


Passons à l’exposition « Attracteur étrange » de Mohamed Bourouissa. Tout d’abord, cet artiste est né à Blida, en Algérie, en 1978, il est franco-algérien. C’est un ancien élève des Arts décoratifs de Paris et du Fresnoy à Tourcoing. C’est un artiste majeur de sa génération. Il expose dans le monde entier ses œuvres qui rendent compte des réalités sociales de notre époque. Ses œuvres sont à la frontière entre fiction et documentaire.

Le nom de l’exposition, « attracteur étrange », fait référence, paradoxalement, à un objet mathématique permettant de modéliser l’apparente incohérence du chaos. Mais aussi à sa pratique plastique qui consiste en l’exploration multiple d’un sujet.

Le mot clé de cette exposition est « contrôle ». En effet, Mohamed Bourouissa, en se photographiant avec une mygale, évoque déjà le contrôle avant même le début de l’exposition. Il a dû se contrôler pour affronter sa peur. La notion de contrôle est très importante pour lui. En effet, notre société, toujours selon lui, tend vers un contrôle constant, avec le contrôle aérien, le contrôle des corps, le contrôle de nos pensées et de ce qu’on regarde avec notamment les # sur les réseaux sociaux, le contrôle de l’histoire puisque tout ce que nous apprenons sur l’histoire est en fait lié à la politique. Mais le contrôle le plus important pour Mohammed Bourouissa est le contrôle policier qui serait une allégorie, une idée clé de ce que va devenir notre futur. Le contrôle est constant dans nos vies.

Mohamed Bourouissa, « Mygale, My love 2 »


On parle de quoi maintenant ? Mais oui ! Mohamed Bourouissa au lycée ! Comme je l’ai dit précédemment, les élèves de terminale spé art ont eu la chance de rencontrer l’artiste, d’échanger avec lui et de lui poser quelques questions. Voici la retranscription de nos échanges :


Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Elles sont diverses, elles dépendent de la période de ma vie, de l’année… au début, c’était plutôt les comics, les dessins animés tels que le Club Dorothée programmait, le cinéma avec Taxi driver et aussi la photo avec Jamel Shabazz, August Sander

Exposition « Attracteur étrange » au LaM


« Seum »


A propos de l'installation Seum, pourquoi avoir choisi plus spécifiquement le sujet du contrôle policier ? 

C’est une chose que Mohamed Bourouissa a vécu lorsqu’il était jeune. Après les attentats islamistes de 1995, il pouvait se faire contrôler 2 à 3 fois par jour à cause du racisme. Il fut notamment choqué par des contrôles où les parties intimes étaient touchées. Pour lui, à ce moment, notre corps n’est plus à nous, il y a une dissociation entre le corps et l’esprit : on se voit être.

Pourquoi les couleurs jaune et violet reviennent régulièrement dans le travail de Mohamed Bourouissa ?

Le violet revient souvent car c’est une couleur qui est ambiguë. Pour lui, elle se rapporte à la créativité, au désir mais aussi au suicide car c’est une couleur violente, puissante. Il l’associe au sombre, à la dépression. Mohamed Bourouissa nous a conseillé un documentaire sur le violet sur Arte. Pour le jaune, il nous a d’abord répondu qu’il ne savait pas, mais il s’est repris en nous parlant du fait que le jaune était une couleur qui venait du mimosa. Le mimosa est une fleur qui garde en mémoire sa couleur. Ainsi, Mohamed Bourouissa a associé le jaune à la couleur de la mémoire. L’artiste  choisit ces couleurs pour une question de sensation, de vibrations, de musicalité de la couleur.

Pour quelle raison l’artiste a-t-il choisi l’aluminium et l’aquarelle comme moyen d’expression ?

Mohamed Bourouissa a choisi l’aluminium car c’est un matériau qui n’est pas noble, qui est de seconde zone. Il a voulu choisir un matériau qui lui ressemble. L’aquarelle, elle, est  choisie pour permettre des accidents (taches) : c’est l’inverse du contrôle, thème de l’exposition et plus précisément de cette œuvre.


« Les oiseaux de Paradis »


A propos de l’œuvre Les oiseau de Paradis, est-ce que le rapport entre plantes et technologie était important dans ce travail ?

Oui car ce sont les plantes qui ont créé les premiers réseaux, nous dit Mohamed Bourouissa en parlant notamment des champignons.

Mohamed Bourouissa était-il content de la proposition finale pour l’exposition au LaM ?

Oui, pour lui une exposition n’est jamais une finalité, c’est une étape qui permet aux gens de voir où en est l’artiste à un moment donné.

Et pour finir, question plutôt philosophique : qu’est ce que l’art ?

Pour Mohamed Bourouissa, l’art n’a pas de définition, c’est « un truc de gosse », un terrain de jeu. Il nous a dit que plus on pratiquait, plus on se rendait compte que l’art pouvait être tout et n’importe quoi. D’après lui, lorsque l’art aura une définition, il y aura un problème, Mohamed Bourouissa voit l’art comme ce qui reste d’humanité en nous, c’est, pour lui, ce qui nous rend humain.


Et voilà, vous savez tout désormais ! Malheureusement l’exposition s’est terminée il y a quelques jours mais vous pouvez la voir au palais de Tokyo à Paris à partir de février  2024 !

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